La SPA et les refuges confrontés à la surpopulation canine

La SPA et les refuges confrontés à la surpopulation canine

Avec les abandons et la baisse des adoptions en juillet et août, les chenils et les chatteries sont saturés. La loi sur les chiens dangereux a accru les problèmes. Les services vétérinaires veulent que tout le système d'accueil soit revu.

Si, dans les animaleries, les chats, et surtout les chiens, attendrissent les visiteurs en un regard, ces mêmes personnes n'hésitent pas à abandonner leurs animaux quelques mois plus tard.

Cela ressemble fort à un cri d'alarme. Ou plutôt à un aboiement. À Marseille où un rapport de la Direction départementale des services vétérinaires avait pointé les mauvaises conditions d'accueil (lire ci-dessous) mais aussi dans toute la région, les refuges gérés par la SPA et d'autres associations de défense des animaux sont saturés.

Des milliers de chiens et de chats cohabitent dans les cages des chenils et chatteries de Provence, dans les grandes villes comme en zone rurale. L'effet cumulé des abandons avant l'été et de la baisse des adoptions en période de vacances débouche sur une véritable surpopulation canine et féline. Avec des problèmes d'hygiène et de sécurité.

La loi sur les chiens dangereux a encore accru les difficultés des refuges et fourrières puisqu'ils voient arriver des animaux dont les maîtres se débarrassent et qu'ils ne parviennent pas à faire adopter. Sans parler des problèmes avec les autres chiens et des vols commis dans les chenils par des trafiquants de chiens de combat.

Certes, comme le fait l'État, on peut aussi s'interroger sur la gestion au quotidien des refuges, sur le respect des normes et la limitation obligatoire de l'accueil des chiens. Mais il est difficile de fustiger des associations et des bénévoles qui ne veulent pas laisser des bêtes à l'abandon. Et n'utilisent pas l'euthanasie pour faire de la place.

Service public

Il faut préciser que, souvent, la SPA assure une sorte de délégation de service public en gérant (avec des subventions) ce qui était autrefois un service municipal : la fourrière où on enfermait chiens et chats errants. Elle est très présente pour cette tâche dans la région, même si certaines communes ont conservé, comme à Valensole, une fourrière.

Avec la succession des textes sur les chiens d'attaque, le développement de la population animale et les abandons plus fréquents que dans d'autres régions françaises, cette activité d'accueil est devenue cruciale. Alors, comme l'explique Joëlle Feliot, responsable de la Direction départementale des services vétérinaires des Bouches-du-Rhône, on n'échappera pas à une véritable remise à plat du système.

La bonne volonté et l'amour des animaux ne suffiront pas. Avec les communes et les services d'État, il va falloir une véritable coordination pour des solutions rapides afin de remédier à certaines conditions indignes. Mais aussi investir dans de nouveaux chenils. D'ici là, vous pouvez toujours, en adoptant un chien ou un chat, desserrer l'étau...
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Joëlle Feliot : "Revenir à des conditions d'accueil satisfaisantes"

La responsable de la Direction départementale des services vétérinaires (DDSV) des Bouches-du-Rhône annonce une véritable "remise à plat" de l'accueil des animaux abandonnés.

- À Marseille, les services de l'État viennent de pointer la surpopulation de la SPA et de la fourrière. On retrouve ce problème dans toute la région. Que faire ?
Joëlle Feliot : Nous sommes en train de recenser les capacités d'accueil dans les Bouches-du-Rhône. La capacité est manifestement insuffisante, alors qu'il y a un nombre de chiens très élevé dans ce département. Fin septembre, nous réunirons le Comité départemental de santé et de protection animale, qui rassemble l'État, les communes, les acteurs de l'élevage, les associations de protection animale… Je demanderai la création d'un groupe de travail "Gestion des fourrières et des refuges et répartition dans le département". Cela prendra du temps pour tout cadrer, alors qu'on est en situation d'urgence.

- Comment expliquer cette surpopulation ?
J.F. : Il est trop tôt pour le dire mais il est certain que la nouvelle réglementation sur les chiens dangereux a un impact. Les gens ont tendance à s'en dessaisir ou à ne pas les adopter.

- Où en est le dossier de la SPA et de la fourrière de Marseille ?
J.F. : Une réunion a eu lieu avec la mairie de Marseille. Nous avons fixé des échéances. En ce qui nous concerne, un arrêté préfectoral demandait notamment que la question de la surpopulation soit réglée au 31 juillet. Un contrôle est donc prévu dans les jours à venir. Andy Salviano, la présidente de la SPA, nous a fait part de ses difficultés à diminuer le nombre des animaux, elle souhaite attendre l'extension du refuge. Mais c'est maintenant que le problème se pose, c'est maintenant qu'il faut le régler : nous attendons qu'elle prenne des mesures provisoires.

- Quelles pourraient-elles être ?
J.F. : La surpopulation est telle à Marseille qu'il sera très difficile de la résorber, d'autant qu'on est en période de vacances. Nous ne serons donc pas pointilleux au nombre près. Mais il faut absolument revenir à des conditions d'accueil satisfaisantes pour les animaux. La SPA de Marseille peut faire appel à d'autres structures, lancer une campagne d'adoption, restreindre l'entrée pour ne pas ajouter de la surpopulation à la surpopulation.

Source LA PROVENCE

Abandons de l'été : la SPA du Var aux abois

La capacité de la SPA de Flayosc était de 49 chiens. Aujourd'hui, elle en accueille près de 70. Rottweiler, american staff, labrador ou shar-pei (voir ci-dessus), toutes les races sont concernées.

Walt Disney avait raison. Quand « Clochard » rencontre « Lady », le chien errant la prévient que lorsque ses maîtres auront un enfant, sa paisible vie touchera à sa fin. Tous les étés le scénario de « La Belle et le Clochard » se répète aux portes de la Société protectrice des animaux (SPA) de Flayosc avec des abandons en pagaille. « Quand ils ne prétextent pas l'arrivée d'un bébé, ils invoquent la vie en appartement inadaptée ou une allergie, raconte Marguerite Roberts, présidente déléguée de la SPA de Flayosc. Comme par hasard, cela arrive toujours au moment des vacances ! »

D'autres la jouent un poil plus lâche en attachant la pauvre bête à un arbre dans la forêt, sur une aire d'autoroute ou même au portail de la SPA, le carnet de santé accroché au collier. « ça, c'est quand ils ne veulent pas payer la taxe d'abandon, environ 100 euros », se désole la patronne locale.

« Rarement vu ça » !

Plutôt que de faire une petite place sur la banquette arrière de la voiture pour Médor, beaucoup préfèrent encore laisser leur toutou sur le bas-côté. Se débarrasser de ce bagage affectif trop encombrant. Cette année, tous les records d'abandons d'animaux ont été tristement battus. Au niveau national, la situation est « catastrophique ». Et quand on demande à Marguerite Roberts comment se porte le Var, elle se prend la tête à deux mains. « C'est affreux ! », se lamente-t-elle. « Honnêtement, j'ai rarement vu une année comme celle-ci. Cela n'arrête pas. » La capacité de la SPA de Flayosc est de 49 chiens. Aujourd'hui, elle flirte avec la barre des 70.

« On reçoit les chiens et les chats par dizaines, chaque semaine. On ne sait plus où les mettre », rajoute André Léger, le trésorier.

Le portrait-robot du chien abandonné ? Grand, voire imposant, un peu plus de cinq ans, souvent un croisement ou issu d'une race qui n'est « plus à la mode ». « Les rottweillers et l'american staff par exemple. Beaucoup de labradors aussi. Ils sont adorables bébés, mais deviennent gros ensuite », poursuit André Léger. Pour les chats, ce sont surtout les chatons qui sont accueillis dans la nouvelle chatterie. « Quand il y a des portées, les gens ne savent plus trop quoi faire. », conclut M. Léger.

La crise joue en plus !

Comme chaque année, l'été est propice aux abandons. Sauf qu'un ingrédient s'est rajouté pour ce cru 2009 : la crise financière. Le chien est peut-être le meilleur ami de l'homme, mais quand les temps sont durs et qu'on doit faire les comptes, les copains comptent moins. Ouste ! Exit l'animal. « Forcément que la crise joue ! Quand on a un chien ou un chat, il faut le nourrir, le faire soigner, etc. Entretenir un animal revient cher », explique André Léger.

Crise + vacances = cocktail détonnant. Ce sont les animaux qui trinquent et boivent la tasse. Mais c'est la SPA qui a la gueule de bois.

Seule éclaircie dans ce tableau bien noir dressé par l'antenne SPA de Flayosc ? Les adoptions. « À force de travail et de volonté, on doit être parmi les seuls en France où le nombre d'adoptions se maintient. Même en été », commente Marguerite Roberts. Recueillir un chien revient à environ 150 euros. 90 euros pour un chat. Et quand l'animal franchit le portail de la SPA avec son nouveau maître, tous les bénévoles espèrent secrètement ne plus revoir cette boule de poil là...

LA PROVENCE

SPA de Flayosc,

125, route de Flayosc.

Tél : 04.94.70.70.66.

http://flayosc.spa.asso.fr/

C'est désolant sachant que les médias et les associations se donnent tout le mal pour prévenir
qu'un animal se garde tout une vie, (leur vie d'animal qui n'est malheureusement pas si longue! )
et que malgrés tout cela c'est de pire en pire
"Action réflexion" certains ferait mieux de réfléchir avant !!

La société où nous vivons est une société kleenex où tout s'achète et tout se jette, les humains dans leur travail et les animaux dans leur vie, ça ne fera qu'empirer si on ne fait pas de lois pour cela, mais qui les veut vraiment ???